Sylvain Tesson
On demandait à Topor, dans les années 80, ce qu'il fallait faire pour aider les Polonais. Il répondait : "envoyez leur des voyelles". Certaines gens, pour signifier combien leur temps est précieux, concluent leurs emails d'un cdlt, abréviation du "cordialement" qu'il n'ont pas eu le temps d'orthographier entièrement. Souvenez-vous de Topor et répondez à ces messages en envoyant les voyelles qui manquent : oiaee.
A ceux qui rêvent de dynamiter le système (sans voir que c'est le système qui, toujours, fournit la dynamite) leur opposer l'élégante formule de Walt Whitman "Je n'ai rien à voir avec le système, pas même pour m'y opposer"..
Au paradis, combien de pages vierges attendent l'écrivain fanatique?
Quand vous partez seul, vos proches ne vous manquent pas?
A la question qui m'est posée, j'ai trouvé la réponse dans Georges Perros, Papiers collés (tome III) : " je suis plus sensible aux êtres quand j'y pense que quand je les vois".
Le monde que l'on mérite
Autrefois, un rebelle, c'était un voleur de grand chemin qui redistribuait l'argent aux pauvres ou bien une sainte qui levait une armée ou un marquis libertin qui bravait la censure au risque de la prison ou encore un funambule clandestin marchant au dessus d'une ville monstrueuse. Aujourd'hui, c'est un type qui allume une clope dans un bistro, embrasse une fille sous son masque anti-grippe A, boit trois verres de vin au lieu de deux et démarre sans mettre sa ceinture.
(Géographie de l'instant)