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Oum Kalsoum, âme de l'Egypte

Publié le par Nouvelles du silence

                                RUINES (Al Atlal)

Ne cherche pas, mon âme, à savoir ce qu'est devenu l'amour
C'etait une citadelle imaginaire qui s'est effondrée
Abreuve-moi et trinquons à ses ruines
Conte en mon nom l'histoire
Maintenant que mes larmes ont coulé
Raconte comment cet amour s'est transformé en impasse
et pourquoi il m'est devenu un sujet de douleur

Je ne parviens pas a t'oublier
Toi qui m'avais séduite par tes discours si doux et raffinés
Tendant ta main vers moi
Comme celle que l'on tend
Par dessus l'onde à celui qui se noie
Et comme la lumière que recherche un errant
Mais où est donc passé cet éclat dans tes yeux


Mon amour, j'avais eu un jour la joie de visiter ton nid
Me voici aujourd'hui oiseau solitaire, roucoulant ma douleur
Tu es devenu suffisant comme un être capricieux et gâté
Tu pratiques l'injustice comme un puissant tyrannique
Mon désir de toi me brûle l'âme et le temps de ton absence n'est que braises cuisantes

Donne-moi ma liberté et brise mes chaînes
Je t'ai tout donné, il ne me reste plus rien
Ah! tu m'as fait saigner les poignets par tes chaînes
pourquoi les garderai-je alors qu'elles n'ont plus d'effet sur moi
Pourquoi croire à des promesses que tu n'as pas tenues
Je n'accepte plus ta prison
Maintenant que le Monde est a moi

Il est loin mon bien-aimé séduisant, tout de fierté, de majesté, et de pudeur
Si sûr de lui, comme un roi de beauté et avide de gloire
Exhalant le charme, comme la brise des vallées, agréable à vivre comme les songes de la nuit
J'ai perdu à jamais ta douce compagnie dont le charme rayonnait de splendeur pour moi
Je n'étais qu'un amour à la dérive, un papillon perdu qui s'etait approché de toi
Entre nous, la passion était notre messager et l'ami qui avait fait déborder notre coupe
Y a-t-il jamais eu plus enivrés d'amour que nous?
Nous nous étions entourés de tant d'espoir
Nous avions emprunté un chemin éclairé précédés que nous étions par la joie
Nous avons ri comme seuls deux enfants savent le faire et nous avons couru encore plus vite que notre ombre
C'est quand l'ivresse nous quitta que la lucidité revint et que nous nous sommes réveillés
Mais le réveil fut sans illusion
Finis les rêves d'un monde imaginé, voici venir la nuit, ma seule compagne

Et puis voici la lumière qui annonce le jour et l'aube dont le ciel s'embrase
Voila la vie réelle, telle que nous la connaissons, avec ces amants qui reprennent chacun son chemin
Toi qui veilles en oubliant les promesses, et te réveilles en t'en souvenant
Sache que lorsqu'une blessure se referme, le souvenir en fait saigner une autre
Il faut apprendre à oublier
Il faut apprendre a effacer les souvenirs
Mon bien-aimé, tout est fatalité
Ce n'est pas nous qui faisons notre malheur

Un jour peut-être nos destins se croiseront, lorsque notre désir de nous rencontrer sera assez fort
S'il arrive alors qu'un de nous renie son amant et que notre rencontre soit celle de deux étrangers
Et si chacun de nous poursuit un chemin différent,
ne crois pas qu'il s'agira alors de notre choix mais plutôt de celui du destin.

                                     (Poème d' Ibrahim Naji, 1898-1953)

Maria Callas aurait dit qu'Oum Kalsoum avait une voix incomparable - 14 000 vibrations/seconde [la voix humaine moyenne en ayant autour de 4000]... Cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Oum_Kalsoum

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F
<br /> <br /> Merci, Oum Kalthoum, merci... (c'est fait ! -oui, je sais, on est loin de l'idéal de démocratie, mais ce sacré peuple égyptien a changé toute l'histoire du monde arabe, aujourd'hui, oui, Oum<br /> Kalthoum, aujourd'hui)<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Kifaya!<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Poignant...<br /> <br /> <br /> Merci cher Silence, et prions pour que le peuple égyptien (ainsi que toutes les autres communautés arabes) soit enfin libérée de toute cette ignorance qui porte le nom de pouvoir. <br /> <br /> <br /> <br />
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